Monday, September 10, 2012

Opération spring camp !


Première semaine de stage! Les vacances sont terminées, le maillot de bain n'est pas rangé car l'été arrive à grand pas (par contre petites gens de l'hémisphère nord, sortez vos manteaux, les rhumes et les grippes sont pour bientôt!), le soleil brille de plus en plus fort et moi je reprend paisiblement une vie d'intense travail et de réflexion constructive...


Paisiblement? J'ai dit paisiblement? J'ai vraiment besoin d'un congé. Je voulais dire péniblement en vrai. Car, à bien y réfléchir, depuis que j'ai bossé à la banque l'été dernier, c'est la première fois que je me lève à 7h pendant cinq jours de suite. Je n'ai plus l'habitude d'entendre l'impitoyable sonnerie du réveil me harceler au beau milieu d'un rêve, de sortir à contre cœur de mon petit lit douillet en tremblant comme une feuille parce qu'il fait froid et que j'ai pas pris de pyjama d'hiver (valise trop petite), de prendre ma douche en dix minutes sans profiter du jet d'eau chaude partout sur mon corps, de petit déjeuner en quatrième vitesse - je crois que ça c'est le pire, c'est un blasphème de bâcler le meilleur repas de la journée sous prétexte que je dois faire vite, je dois choisir quoi manger parce que je n'aurai pas le temps de tout engloutir et je le vis très mal.

Oui, chers amis...

J'ai perdu le rythme... Le rythme des gens qui bossent.

C'est pas facile de s'adapter à des longues journées après deux années à vivre d'air pur et d'eau fraiche à la fac, deux années d'emploi du temps à la carte, selon mon humeur, ma fatigue, selon s'il pleut au moment de se lever et selon si j'ai trop festoyé la veille. C'est pas facile de revenir à la réalité. La vie d'un stagiaire encore étudiant repose sur un difficile travail de réadaptation et c'est en cela qu'elle est parfois rude, voir cruelle, vous en conviendrez.

Bref, cette semaine de stage a donc été assez fatigante, mais j’ai été plus forte que je ne l’aurais cru : j’ai bien tenu le coup. Faut dire aussi que les gens du théâtre sont tellement gentils ! Toujours patients, prêts à m’aider quand je ne comprends pas quelque chose, ce qui, sans vouloir me vanter, est assez rare. Oui, à ma grande surprise, je saisis assez bien l’anglais. Bon, ok le téléphone c’est pas encore l’éclate, mais je sens que j’y suis presque, que ça vient doucement mais sûrement ! Je vous donnerez des cours quand je reviendrai. Je vous ferai même des prix d’amis, sauf si j’ai besoin d’argent.


Le programme de ces premiers jours a été un peu chargé en raison du Spring Camp organisé par l’association : des marmots de 5 à 16 ans ont assiégé les lieux pour suivre un stage de théâtre. Cours de chant, de combats, de mimes, d’impro, de danse et de maquillage étaient planifiés. L’occasion idéale pour ne plus savoir où donner de la tête.



Ok, je râle beaucoup mais en fait, je ne suis vraiment pas malheureuse! les gosses sont adorables, j’ai même bien ri avec eux pendant mes pauses. Ils sont tellement enthousiastes, tellement facile à faire sourire ! Toujours contents, toujours à se surpasser quand on leur demande de jouer un rôle ou de danser en synchronie. Et les entendre chanter dans la salle juste à coté de mon bureau, c’est juste parfait ! Ils ont des belles voix, harmonieuses et en rythmes… Trop mignons !!!







Par contre, ne vous méprenez pas, si je les adore ces gamins, c’est bien parce que ce ne sont pas les miens, hein ! Oui parce que les enfants, c’est un peu comme les animaux de compagnie : on aime bien jouer avec ceux des autres, mais pour les missions plus délicates telles que l’intendance des tâches horribles(couches quand ils sont petits, maladies sexy style gastro à dix ans et la crise d’ado), je préfère les laisser à leurs propriétaires.

Parmi les petits chanteurs, il y en a un qui est particulièrement doué.Celui là, en m’occupant de son dossier, j’ai vu qu’il n’a plus de père ni de mère. J’ai aussi vu qu’il vit dans un centre spécialement dédié aux enfants gravement brûlés : son township est parti en fumé et il est un miraculé. Le théâtre accueille régulièrement des orphelins brûlés qui ont tout perdu et ce Spring Camp est l’occasion idéale pour eux de profiter un peu des restes de leur enfance. La première fois que je l’ai entendu chanter j’ai cru que j’allais pleurer comme une de ces débiles de nanas trop émotives: il a une voix d’or, une voix incroyable, le genre à tout faire vibrer, une voix d’enfant aiguë et magnifique, et lorsque l’on se tourne vers cette voix divine on découvre son visage de petit garçon ravagé de cicatrices qui ont du lui causer des douleurs affreuses, sans parler des souvenirs avec lesquels il doit vivre. A pleurer je vous dis.


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