Tuesday, October 30, 2012

Première journée avec Magical Moments ou ma BA du lundi matin



Hier, je me suis rendue à l’un des évènements organisés par l’association Magical Moments. Cette organisation planifie des moments qui devront rester inoubliables dans la mémoire d’enfants défavorisés. Me voilà donc à 9h20 devant la petite maison qui sert de garderie à un groupe de 36 enfants vivant dans une grande précarité. Un spectacle musical est prévu dans la matinée, les enfants seront divisés en deux groupes pour l’occasion : tandis que les uns assisteront à la représentation, les autres joueront dehors sous la vigilance d’attentifs et gentils adultes (dont moi-même).


Voici le staff de l'asso. Bon je vous dis tout de suite, les serre-tête en forme de papillon et les ailes en carton, c'était pas mon idée, pas plus que la tendance rose de l'équipe. Comme je n'étais pas obligée de me plier à ces critères d'habillement, ça ne m'a pas plus dérangé que ça, le look fée bisounours de ces mesdames.



A peine suis-je entrée dans la salle de classe, qu’une foule de menottes noires vient me réclamer un câlin. En questionnant une fillette avec des tresses, j’apprends que les plus âgés n’ont pas plus de six ans. Suivant les consignes d’Ilana, responsable de l’asso, je les invite à aller dans le jardin. Ils sont tous mimis à m’écouter comme si j’étais la voix de la sagesse, je crois que je pourrais leur raconter n’importe quoi, ils me croiraient. Je me rends donc dehors avec la première équipe de choc composée par la maitresse des lieux. Durant une heure, nous nous défoulons avec les monstres : ils ne sont jamais fatigués ! Nous jouons à un, deux, trois, soleil (sauf qu’ici on dit green robot pour avancer et red robot lorsque chacun doit se figer) et les trois quarts des gamins continuent de courir au lieu de faire les statues le moment venu, à jacques a dit, où là encore les enfants oublient qu’ils ne doivent pas faire tous les gestes, à cache-cache (je vous avoue que je me suis un peu reposée avant d’aller les chercher), puis nous finissons par raconter une histoire. Seul le petit William ne tient pas en place : il continue de courir partout, il doit avoir à peine plus de deux ans et il est trop chou, il me parle beaucoup, je ne comprends pas tout mais ça n’a pas l’air de le déranger, il continue son monologue.


 



La deuxième équipe arrive, un autre livre est lu aux enfants. Un garçonnet du nom de Michael vient se réfugier dans mes bras et me dit qu’il s'ennuie. Je n’ose pas lui dire que moi aussi je m’ennuie un peu parce qu’écouter des romans quand on peut faire pleins de choses dans le jardin, ça va bien cinq minutes. On se soutient mutuellement jusqu’à la dernière ligne du conte, puis il est temps de passer aux choses sérieuses : on décide de faire un foot avec Michael et ses copains pendant que les filles s’amusent avec les autres volontaires. Je marque quand même un but, je pense que je mérite une médaille, et en plus je drible les petits gars.

Enfin, parfois.

La pro en action

Michael (qui ne pense qu'a faire un foot)
La maitresse nous enguele parce qu’on envoi la balle trop haut et qu’elle va finir par atterrir chez le voisin, mais au pire, c’est pas très grave parce que le mur est assez minuscule pour que je puisse le grimper. Lors d’une courte pause, un des gamins fait le malin devant moi, je lui dis de faire attention, que je suis ceinture noire de judo et que je peux le mettre KO en deux-deux. Il a l’air tellement impressionné que moi je suis trop fière d’avoir de l’autorité. Ça me rappelle le bon vieux temps où il me suffisait de lever le bras pour faire peur à mes frères, et de forcer juste un tout petit peu pour mettre des ippons sur le tatamis.




 
 
L'heure de dire au revoir...


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