Monday, November 26, 2012

Compte rendu des péripéties du Swaziland



Nouvelle aventure le week-end dernier! Nous partons au Swaziland, un pays dans l’Afrique du Sud qui a la réputation, à juste titre, de n’être pas du tout développé. En fait, le Swaziland fonctionne avec une monarchie traditionnelle : c’est donc une dictature dans laquelle le roi a tous les droits sur ses sujets. La liberté d'expression n'y existe pas. L’espérance de vie dans cet Etat est de 37 ans : le sida y fait des ravages.







 

A bord, Titi (comme d’hab), mais aussi Lusanda et Gamu, deux sud-africaines d’une sympathie et d’une générosité incroyable. La journée démarre difficilement pour moi: j’oublie de mettre le réveil (enfin je crois que je l’ai mis mais il n’a pas sonne), de prendre mes médicaments, de récupérer les clés... lorsque finalement nous sommes sur la route, il est déjà 9h00 et la malchance du début de journée décide de continuer à s’acharner sur nous: nous arrivons assez vite à la frontière, que nous franchissons sans aucun problème. Les choses se compliquent lorsque nous devons chercher l’hôtel. Rien n’est indiqué, le GPS se fout de notre gueule (il ne connait pas le lieu ou nous devons aller), les routes sont bien souvent de terre (donc impossible d’aller vite) et lorsque finalement nous arrivons a destination, le garde nous indique une nouvelle direction en nous expliquant bien gentiment qu’on s’est trompé d’hôtel même si c’est le même groupe. Nous remboursons le chemin, suivons ses indications pour au bout tomber sur une nana qui nous confie que non, il fautretourner d’ou on vient parce qu’en fait c’était bien la que nous devions aller. Nous voila repartis pour voir monsieur je fais chier les gens qui maintient a son tour que ce n’est pas chez lui que nous sommes. Il finit par nous donner un autre itinéraire et moi je boue déjà intérieurement parce que j’aime pas qu’on me prenne pour une conne. Lusanda, qui parle neuf langues dont le swazi, fini par demander le chemin a deux enfants d’une douzaine d’années qui jouent au bord de la route. Les deux petits s’arrêtent et la regardent ébahis, comme si elle venait de mars. Lusanda réitère la question et les deux mômes clignent des yeux. D’ailleurs parlons en de leurs yeux : ils sont vides, mais vides... aucune lueur, aucun éclat, aucune intelligence, on dirait presque qu’ils sont possédés. Je frissonne rien que d’y repenser : ces enfants sont bêtes comme des cailloux et ne comprennent absolument pas la question de Lusanda bien qu’elle parle leur langage. Nous redémarrons en trombe : il y a quelque chose de malsain chez eux. Nous réessayons un peu plus loin avec un vendeur de bibelots pour touristes qui enfin, nous indique la bonne route (non sans nous proposer avec un grand sourire d’acheter sa marchandise). Lorsque nous franchissons les portes de l’accueil, je suis encore bien énervée et je demande une remise de prix du fait des complications que l’on s’est tapées par manque de professionnalisme des employés du groupe. J’obtiens gain de cause mais je ne sais pas encore que les péripéties de l’hôtel ne sont pas terminées.

Une fois installés, il commence a se faire tard et on a faim. On part donc en quête d’un endroit pour manger et l’on n’est pas au bout de nos peines: aucun super marche dans les environs. Nous devons gagner la capitale, Mbabane, a quarante kilomètres de l’hôtel pour trouver un resto décent et ouvert. Quand je dis capitale, ne pensez surtout pas Paris, Londres, Johannesburg... Pensez plutôt a une ville peuplée de 100 000 habitants environ dont les infrastructures évoquent d’avantage celles d’un ancien village (devenu un peu trop grand) que d’une capitale. La encore, lorsque nous demandons aux habitants de nous indiquer ou diner, ils nous regardent avec cet air de débile, avec ces yeux d’ignares et les phrases construites sortent difficilement de leur bouche. J’ai vraiment l’impression qu’ils sont tous consanguins ici!

Le dimanche, nous nous levons (presque) reposes. Une nouvelle surprise nous attend: il n’y a pas d’eau dans le chalet. Je suis furieuse mais je trouve le moyen de patienter en allant petit déjeuner a l’hôtel. Nous nous attablons et attendons. Mon estomac grogne, j’ai hâte de me goinfrer de sucreries ! On nous passe la carte du petit dej: omelette, œufs, jambon, fromage. Lusanda et Gamu sont mortes de rire, comme si c’était moi la déséquilibrée des petits dej simplement parce que je préfère du Nutella et du chocolat au fromage qui pue le matin. Je parviens dans un coin de la carte à trouver un rayon sucre pas trop degueu: je commande des muffins. “we don’t have muffins anymore” me dit la serveuse en souriant. Ok, la salade de fruit alors. “we don’t have it anymore”. Ils vont quand même pas me contrarier dès le matin ces cons! “Bon, dites moi plutôt ce que vous avez, ca ira plus vite alors.” “En fait, on a pas grand chose, le responsable des courses de l’hôtel a oublie d’y aller hier.” Ils sont marrants non? Ils ont de l’humour ces cocos. Ils ont beaucoup d’humour. Je me retiens de faire un nouveau scandale mais je me sens ultra trahie. On plaisante pas avec le petit dej quoi. Je me contente de vieux toasts froids parce que cette idiote les a oubliés dans le grilleur (je me disais, vingt minutes pour des toasts aussi...). Lorsque Lusanda demande un café, la tribu s’active: ils sont dix a s’agiter pour une simple tasse : les voila apportant la machine, la branchant, courant chercher de la vaisselle à la cuisine. En fait, rien n’était prêt avant notre arrivée. On ne doit pas avoir la même définition d’hôtel. Nous rentrons au chalet. Sur le chemin, dans la boutique de souvenirs, je vois quelque chose qui sauve mon moral: des plaquettes de chocolat! Je me jette sur le festin, pendant que Thibault paye. On se la partage vite vite et cinq minutes après, il ne reste plus une miette. Mon estomac fait des bonds de joie: j’ai eu ma dose de chocolat. Nous rentrons au chalet. L’eau n’est toujours pas la et la nana de l’accueil nous dit la même chose qu’il y a une demie heure: “maybe wait half an hour”. Je vais en prendre un pour taper sur l’autre.


Nous passons une journée de visite intense: le cultural village de Magenga fait de paille, de roseaux et de bâtons, dans lequel nous assistons a une danse typique, j’apprends alors des tas de détails épiques sur les croyances de ces tribus a l’époque (enfin, j’espère pour eux que c’est plus d’actualité), du genre que la femme ne pouvait pas cuisiner les cerveaux d’animaux parce qu’elle risquait de savoir réfléchir après (logique) ou encore que si au cours d’un mariage la femme ne pouvait pas avoir d’enfants, pour sauver l’honneur, son mari avait le droit de se taper sa sœur pour assurer la descendance et l’honneur (super solidaires les mecs). Au cours de la visite, nous nous retrouvons au milieu d’un groupe de français trop classes qui contribuent a honorer l’image de la France dans le monde: un type bedonnant qui s’en grille une au beau milieu du village pendant la visite (fais comme chez toi c’est pas comme si des gens habitent ici), un Jackie qui a un rire pourri lance des blagues pas drôle très fort pour être bien sur que tout le monde en profite, mais le top 1, c’est la traductrice qui réinterprète les paroles du guide anglais a sa façon, elle s’invente sa petite histoire sur les tribus et elle a aussi ce pénible toc de répéter à chaque début de phrase “donc comme je l’ai dit”. Elle devrait cuisiner de la cervelle celle la, juste au cas où. 




Apres le village, nous allons voir des chutes (encore oui, j’y peux rien s’il y a pleins de chutes en Afrique). C’est joli et tout et tout, mais on cogne le bas de caisse, c’est pas très cool et on croise une énorme fourmi qui a attire l’attention de Thibault pendant bien dix minutes (chacun son truc) et après les chutes, nous visitons un musée de bougies très belles (mais ca reste des bougies). On se promène au milieu d’un marché pour touristes, ce sont des enfants qui tiennent la caisse: ils profitent du dimanche pour aider leurs parents. Ils n’ont pas l’air idiots eux, et certains sont juste trop mignons à poser devant mon appareil. 









Je ne peux m’empêcher de remarquer que, même si une petite partie de la population est éduquée, ce pays est frappe par l’ignorance. Les gens n’ont la plupart du temps pas l’air éveillés. Ce n’est pas du tout méchant, ils sont juste victimes d’un système dans lequel l’éducation est un luxe. Il n’y a pas vraiment de villes: les trois quarts des maisons sont construites au beau milieu de la cambrousse. Le temps est tellement mauvais qu’il devient presqueimpossible de rouler une fois la nuit tombée: une brume très dense vient perturber les automobilistes et l’on ne voit pas à un mètre (je n’exagère vraiment pas, il nous a fallu suivre les phares d’une voiture locale pour nous repérer, très angoissant cette histoire). On croise souvent des enfants et pas du tout de vieillards, même les mamans ont l’air plus jeunes que moi. On dirait un pays de mineurs! 

Durant le séjour, alors que nous nous trouvons dans un magasin vendant du vin, au beau milieu des rayons nous tombons sur un membre de la famille royale. Moi je ne le devine pas, mais Gamu et Lusanda l’identifient immédiatement par ses vêtements traditionnels.

Voici le roi du Swaziland, Mswati III.



Le lundi, mini-mini randonnée pour aller voir de nouvelles chutes (promis ce sont les dernières de l’article celles la). C’est joli mais on apprend après coût que l’endroit est fréquenté par les serpents les plus venimeux d’Afrique. J’ai cru que Gamu et Lusanda allaient tuer le guide qui avait refusé de nous accompagner pendant la visite. Nous reprenons ensuite la route pour Joburg. Je suis encore plus claquée qu’au début du week-end.



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